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Retraite méditative |Témoignage (Part 4)

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Nous voilà au dernier épisode du récit de la retraite méditative de Leslie, en Inde. Est-ce la fin d’une expérience ou le début d’une nouvelle ? Un voyage au centre de l’être est probablement l’un des périples les plus marquants d’une vie. Si vivre une retraite de méditation vous interpelle, cette série d’articles répondra probablement à plusieurs de vos questions. Plongez dans l’aventure de Leslie !

L’intensité des émotions lors d’une retraite méditative

Vous n’avez pas encore lu les 3 premiers épisodes de ma retraite méditative ?

C’est par ici :

Vivre une retraite spirituelle | Témoignage (part 1)

Retraite de meditation | récit d’une expérience vécue (part 2)

Retraite bouddhiste en Inde | Expérience vécue (part 3)

Un sentiment paradoxal m’envahit peu à peu : je sais exactement le temps de retraite qu’il reste, je compte les jours comme un enfant attend les vacances. En parallèle, je sens qu’individuellement et en tant que groupe, nous vivons la retraite de manière un peu plus profonde chaque jour. Personnellement, les enseignements bouddhistes et les méditations font tranquillement leur place en moi. En tant que groupe, un genre de connivence silencieuse s’installe. Les sourires bienveillants se multiplient. Ce sont des sourires de coeur, sincères. Vénérable Dorma développe une complicité avec notre groupe et peu à peu, je sens grandir en chacun d’entre nous la gratitude de vivre cette expérience ensemble, de partager ces moments hors du temps.

Lors des discussions de groupes, nous cédons de plus en plus à la tentation de parler de nos vies personnelles. Quoi de plus humain, alors que ce sont les seuls échanges que nous pouvons avoir. Nous avons l’occasion de mettre nos ressentis profonds à découvert, alors que les sujets portent sur l’humain, l’esprit, la vie, la mort. Nous ne nous connaissons pas mais partageons une expérience très personnelle.

Retenant ses larmes, une dame de mon groupe prend un jour la parole, très émue. Elle prend visiblement son courage à deux mains pour se livrer à nous en ces termes “Je n’aime pas la vie et je m’aime encore moins. Je fais cette retraite pour la deuxième fois car je sens quelque chose se réveiller en moi, mais je ne suis pas encore sûre de ce dont il s’agit. Pour faire face à cette vie qui m’a toujours semblé absurde, j’ai abusé de l’alcool et pris de nombreuses drogues. Aujourd’hui je suis sobre et j’essaie de m’aimer.”

Je suis abasourdie. Je comprends en une claque le besoin vital de cette femme de nous dire qui elle est. En ces quelques phrases, elle me ramène sur terre : certains, comme moi, font l’expérience de cette retraite pour tenter de comprendre un peu mieux leur expérience humaine. D’autres y voient une possible chance de survivre, de faire face à l’existence.

Cette femme cherche par tous les moyens ce qu’il y a à aimer en elle-même et je trouve son courage incroyable. Elle me rappelle aussi qu’il ne faut jamais se fier à l’apparence. Ses cheveux blancs joliment peignés, ses tenues délicatement choisies et son allure féminine en forme contrastent terriblement avec son témoignage.

Apprentissages, méditations et nettoyage de fond

Je repense alors à l’un des enseignements de Vénérable Dorma. À travers une métaphore, elle nous explique que la première personne pour laquelle nous devrions avoir de la compassion est nous-même. “Si je vous offre une tasse sur laquelle se trouve une tâche, vous considérerez que la tâche fait partie de la tasse. Vous n’essaierez pas de l’en enlever. Faites la même chose avec vous-mêmes : acceptez tout ce que vous êtes avec compassion.”

Il est vital d’apprendre à s’aimer autant que l’on aime une personne qui nous est chère. C’est donc ce que cette femme apprend à faire, un pas à la fois.

Tous ces enseignements, toute cette réflexion, toute cette méditation… je me sens parfois étouffer d’être face à moi-même à ce point-là. Cette retraite est faite de hauts et de bas dont la densité est décuplée par rapport au quotidien. Tout est remis en question : mon rapport à moi-même, mon rapport aux autres. Je ressasse mes idées noires et contemple la beauté de la vie, au même moment. Un vrai nettoyage de fond, et ce n’est pas une mince affaire…

Nous approchons de la fin de la retraite et l’horaire change : nous n’avons plus d’enseignements, nous méditons la plupart du temps. J’atteins alors un moment d’extase lors d’une méditation. Je me vois détachée de mon corps, libérée de toute souffrance physique et émotionnelle. Je suis libre et cette sensation est profondément agréable.

Om mani padme hum

Nous voilà au neuvième jour de la retraite. Demain, nous sortons du centre. Je vis un sacré mélange d’émotions. La plus vive étant celle de sortir du centre, j’ai aussi conscience qu’une expérience unique prend fin et qu’elle ne me laissera pas indemne.

Après une longue journée de méditation, une soirée spéciale nous attend. À l’heure de la dernière méditation, Vénérable Dorma distribue des bougies : nous en recevons une chacun. Elle nous enseigne alors un mantra : Om Mani Padme Hum, qui signifie “Que la sagesse et la compassion fleurissent dans le coeur de tous les êtres vivants”. Nous commençons à chanter ce mantra à l’unisson. Nous le répétons sans cesse et je sens l’émotion m’envahir.

Nous allumons nos bougies et sortons dans la nuit en chantant. Plus nous chantons, plus nous sentons ce qui nous unit. Nous éclairons la pénombre d’une centaine de bougies. Nous nous dirigeons vers un temple sur lequel nous les déposons. Celui-ci s’illumine de mille feux alors que nos chants continuent de plus belle. L’image est sublime : ce temple illuminé dans la nuit, nos voix unies et solidaires, l’émotion palpable et partagée de terminer cette retraite sur une note si lumineuse. Les larmes de plusieurs d’entre nous coulent, elles expriment notre joie d’être là.

Pour la dernière fois, nous retournons à nos chambres et je me sens emplie de la plus belle des gratitudes.

Sortir grandie d’une retraite méditative

Au petit matin du dixième jour, je trépigne. Comment sera le retour au bruit ambiant, à la parole libérée, aux bras de mon amoureux ? Après une dernière méditation, nous y voilà : nous pouvons nous parler ! Dans la salle, une vague d’excitation se fait sentir, le partage d’un sentiment de liberté. Je retourne alors dans ma chambre afin de rassembler mes affaires.

Elle est là. Souriante, ouverte, heureuse. Elle m’accueille en se présentant immédiatement et, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, me raconte son expérience. “L’énergie du centre est si dense que je n’ai pas pu dormir une seule nuit. Je me suis donc recueillie chaque nuit au dojo pour méditer. Je ne pouvais faire que ça : méditer, car dormir m’était impossible. Aussi incroyable que cela puisse paraître, je me sens bien, je ne suis pas fatiguée !”

Eh bien voilà ! Celle qui m’avait réveillée toutes les nuits n’est que l’une des “victimes” de l’énergie de Tushita, et elle n’est pas la seule : plusieurs ont vécu la même chose. Je me félicite aussitôt de ne pas avoir cédé au sentiment désagréable qui commençait à émerger envers sa personne. Je clôture l’expérience de cette retraite sur cette leçon : ne pas juger sans savoir. 

Sac sur le dos, je m’apprête à quitter Tushita, sourire aux lèvres. Face au brouhaha qui m’accueille à l’extérieur du centre, je me sens calme. Je retrouve mon chéri et mon for intérieur oscille entre deux émotions : une grande excitation et un puissant recul sur tout ce que je vois et ressens. Je goûte à la beauté de pouvoir dire ce que je veux quand je le veux. Je prends tout simplement conscience de la valeur de la parole.

Alors que nous nous éloignons du centre, je suis flottante. J’appréhende tout ce qui m’entoure avec beaucoup de clarté, une distance nouvelle. Un léger mal de tête se fait sentir et je comprends que le simple fait de parler et d’être confronté au chaos de la vie – ce à quoi nous sommes amplement habitués – demande beaucoup d’énergie.

Je suis emplie d’un sentiment de gratitude et de fierté. Je me remercie d’avoir eu le bon sens de me lancer dans cette aventure parce que, vraiment, ce n’était pas gagné d’avance. Dix jours. Dans une vie, ce n’est rien, dans ce cas, c’est le début d’une ouverture au Tout. À chaque pas qui m’éloigne du centre, je comprends que cette bulle dans ma vie n’a fait qu’éclairer mon chemin d’une lumière plus vive et profondément plus humaine.

Tushita, merci.

Voilà la fin de mon témoignage. Si vous avez des questions au sujet de mon expérience, n’hésitez pas à m’écrire via le blog de Christophe qui me transmettra vos messages. Si vous hésitez à vous lancer dans une retraite de méditation, c’est que l’idée a déjà fait sa place en vous : foncez ! C’est l’un des plus beaux cadeaux que vous puissiez vous offrir.

Namaste, Leslie.

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2 Commentaires
  1. Strlla

    Tellement bien écrit, j’en ai les larmes aux yeux. Merci!

    Réponse
    • Christophe Lorreyte

      Merci, je ne manquerai pas de transmettre à Leslie ce gentil compliment et plutôt ravi si cette histoire vous a plu.

      Réponse
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